Avec une grande tristesse tous ses amis ont appris la disparition de Bernard Villard, le 11 d’octobre 2012, à l’âge de 86 ans. C’est l’occasion de se remémorer cette figure haute en couleur et souligner tout ce que notre Association est redevable à cet homme qui pratiqua au plus haut niveau le volley-ball.
Auparavant, évoquons sa tentative de mi-temps sportif au cours complémentaire Gambetta de Vanves pendant la décennie 50-60. Une expérience couronnée de succès, saluée unanimement, y compris par le haut-commissaire aux Sports de l’époque, M. Maurice Herzog, qui souhaitait voir l’expérience de Vanves –études le matin, activités sportives l’après midi- étendue sur tout le territoire national. Mais ce fut un vœu pieux…
Précurseur, pédagogue hors pair, Bernard Villard s’attacha à inculquer à ses élèves ses principes de respect, d’effort, de dépassement et de joie de vivre. Mais il s’illustra dans bien d’autres disciplines.
D’abord, dans les domaines journalistique et littéraire. Bernard Villard collabora à nombre de revues et publia quantité d’articles et plusieurs ouvrages dont Spiritualité et santé, finaliste du Grand Prix de Littérature sportive en 1952.
Ce goût pour la littérature l’incita tout naturellement à militer au sein de l’Association des Écrivains sportifs. Et son rôle y fut prépondérant.
Bernard Villard assuma les fonctions de secrétaire général sous deux présidents : un quart de siècle et plus avec Paul Vialar et durant les dix premières années du mandat de Bernard Destremau avant de passer le témoin en 1995. C’est dire s’il accompagna la destinée de notre Association. Bernard Villard fut bien plus que la cheville ouvrière de l’Association des Ecrivains sportifs, il en fut, en réalité, la clef de voute.
Son mérite fut grand de renouer avec la Fête athlétique des Écrivains sportifs : athlétisme au stade Lacretelle ou sur la piste de l’INS, natation à la piscine Molitor. Sans compter d’autres manifestations : tennis à Deauville, tennis-de table et volley-ball ou écrivains sportifs et artistes s’affrontèrent dans la bonne humeur !
Sachant frapper aux bonnes portes, il réussit quelques opérations ponctuelles spectaculaires notamment lors de la remise solennelle de nos Prix : nul n’a oublié les réceptions à l’Assemblée nationale ou au Sénat qui réunirent près de 400 personnes !
Il était la mémoire de notre Association : lorsque Madame Monique Berlioux concrétisa l’idée d’une Anthologie de la littérature sportive elle s’adressa naturellement à son vice-président pour nous livrer son « Témoignage et souvenirs vécus » qui s’étalaient sur presque un demi-siècle !
Silhouette pittoresque sous une crinière qui lui donnait des allures d’un poète romantique égaré au XXe siècle, Bernard Villard, homme chaleureux et passionné, essaya toute sa vie durant d’être fidèle à la devise latine de Juvenal « Mens sana in corpore sano » au point d’en faire son Credo.
Depuis plusieurs années, sa santé déficiente l’empêchait d’être physiquement présent à nos réunions. Mais, par la pensée, il demeurait toujours au milieu de nous, se préoccupant du devenir de l’Association, mettant un point d’honneur à transmettre par écrit ses réflexions sur tel ou tel livre ou donnant un avis souvent pertinent.
Son action en faveur du sport et de l’éducation, son implication dans la vie associative furent reconnues officiellement à plusieurs reprises : lauréat de l’Académie des sports, Bernard Villard, professeur agrégé d’EPS, était médaillé d’or de la Jeunesse et des Sports, commandeur des Palmes académiques et chevalier de la Légion d’honneur.
Jean-Paul Mazot